Sélection coffret : « Vietnam », une magistrale leçon d’histoire
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Sélection coffret : « Vietnam », une magistrale leçon d’histoire

Avec cette fresque de dix-huit heures, Ken Burns et Lynn Novick livrent une approche documentaire inédite du conflit.

Le Monde | • Mis à jour le | Par

On pensait presque tout connaître sur la guerre du Vietnam à travers les nombreux ­livres, documentaires et films produits depuis quarante ans. Avec Vietnam, fresque de dix-huit heures (réduite à neuf heures pour sa diffusion sur Arte en septembre), Ken Burns et Lynn Novick livrent une approche documentaire inédite de cette guerre à travers le récit chronologique de tren­te ans de soulèvements, de mensonges et de massacres. Une immersion vertigineuse dans l’horreur de la mécanique guerrière, où vainqueurs et vaincus racontent de manière intime les souffrances, les incompréhensions et les sacrifices.

En multipliant les points de vue des Vietnamiens du Nord et des soldats du Sud, les deux réalisateurs rétablissent un équilibre face à une certaine arrogance américaine. La parole est seulement donnée à ceux qui ont vécu et subi ce conflit sur le terrain plutôt qu’aux officiels, même si plusieurs personnalités américaines comme Henry Kissinger, John Kerry et John McCain, parties prenantes, ont été consultées.

Archives déclassifiées

Sur fond de films amateurs, archives télévisées, enregistrements sonores, documents de l’armée et photographies qui ont ­contribué à retourner l’opinion américaine, ils sont une petite centaine à raconter « leur » guerre. Qu’ils soient ­anciens combattants, soldats, officiers, déserteurs, militants antiguerre, espions, membres de familles endeuillées, femmes vietnamiennes ayant participé au conflit, leurs témoignages souvent poignants éclai­rent la mémoire collective. Plus de quarante ans après, le film montre que le temps a apaisé les passions. Cette période est assez lointaine pour ne plus être otage de la propagande et assez proche pour que les derniers témoins puissent s’exprimer avec une mémoire encore vive. Par ailleurs, l’utilisation d’archives déclassifiées (dont les enregistrements des conversations des présidents américains avec leurs conseillers) jette un jour nouveau sur leur obstination à poursuivre...