François Gabart, six semaines en bateau
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François Gabart, six semaines en bateau

Le Français s’attend à ce que son record du tour du monde en solitaire et sans escale soit battu « rapidement et énormément ».

Le Monde | • Mis à jour le | Par

François Gabart après son record (42 jours, 16 heures et 40 minutes) du tour du monde en solitaire et sans escale, à Brest, dimanche 17 décembre 2017.

Mais que diable allait-il faire sur ce voilier ? Pourquoi cette quête de vitesse, encore et encore ? Au baccalauréat de philosophie, la question mériterait de bonnes heures de réflexion. A bord de son trimaran, François Gabart a eu exactement 42 jours, 16 heures et 40 minutes pour y songer. Un temps record. Celui de son tour du monde en solitaire et sans escale, achevé dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 décembre, au large l’île de d’Ouessant (Finistère) et du cap Lizard (Angleterre).

Avant le grand départ, le navigateur avait émis une hypothèse : « Le principe du record est intéressant parce qu’il permet d’aller chercher de nouvelles choses », suggérait-il. Sous-entendu : aller chercher les limites d’un marin et de son bateau, dans une quête de dépassement qui se suffirait à elle-même. Jusque-là, seules trois personnalités avaient déjà réussi l’odyssée : Francis Joyon en 2004 et 2008, Ellen MacArthur en 2005, Thomas Coville, en décembre 2016, en 49 jours, 3 heures et 7 minutes.

« François était plus loin d’une terre habitée que ne l’était Thomas Pesquet dans l’espace » Christian Le Pape, directeur du centre d’entraînement national de Port-la-Forêt

Depuis son poste d’observation, Christian Le Pape est bien placé pour parler. Le directeur du centre d’entraînement national de Port-la-Forêt (Finistère) évoque « une quête d’absolu, d’engagement de soi, de lâcher-prise aussi ». « Dans un record en solitaire comme celui-là, vous êtes seul au milieu de nulle part, reprend-il. Pour plaisanter, j’ai souvent dit que François était plus loin d’une terre habitée que ne l’était [l’astronaute] Thomas Pesquet dans l’espace : François naviguait à 4 000-5 000 kilomètres des côtes, alors que Thomas Pesquet était en orbite à environ 400 km de haut. » La comparaison avec une station spatiale est un peu lunaire. Mais les voiliers de nouvelle génération charrient, eux aussi, leur concentré de technologie : « Les bateaux...