Françoise Nyssen : « Il faut combattre la “ségrégation culturelle” »
Partager
Tweeter
Culture
édition abonné

Françoise Nyssen : « Il faut combattre la “ségrégation culturelle” »

La ministre de la culture détaille les priorités de la Rue de Valois, parmi lesquelles la mise en place d’un « passe culture » pour les jeunes de 18 ans.

Le Monde | | Propos recueillis par

Françoise Nyssen, ministre de la culture, à Paris, le 30 mai 2017.

Après six mois à sillonner la France, Françoise Nyssen expose la politique qu’elle entend mener rue de Valois. La ministre considère qu’il faut « briser les déterminismes socio-économiques et géographiques en misant sur une offre culturelle de proximité ». Le passe culture, promis aux jeunes de 18 ans, pourrait ­devenir un « service public universel de la culture ».

Vous êtes ministre de la ­culture depuis sept mois, mais vous n’incarnez pas encore une politique de la culture. Etes-vous trop discrète ?

On ne vend pas un livre qui n’est pas écrit. Avant d’incarner la politique culturelle de la France, j’avais à l’imaginer, à l’élaborer. 2018 sera l’année de sa concrétisation. Je rappelle que je suis arrivée à un moment stupéfiant : le FN au second tour, et une vraie difficulté des Français à se mobiliser. C’est dans ce contexte que j’ai ­accepté de m’engager auprès d’Emmanuel Macron, convaincue que la question culturelle était la clé de ce moment politique.

Vous vous sentez en mission ?

La culture n’est pas un supplément d’âme, elle est constitutive de l’âme. Je suis entrée au gouvernement avec mes convictions, quarante ans d’engagement et l’envie d’agir. Pour autant, je voulais voir et rencontrer avant d’agir. J’ai mis une énergie totale, durant les sept premiers mois, à parcourir la France, à ne pas rester derrière mon bureau à lire des ­notes parfois un peu éloignées des réalités du terrain. Cela a pris du temps, mais c’était nécessaire.

Qu’avez-vous vu lors de ce tour de France ?

Il y a une France qui ne va pas bien. Je veux que le ministère de la culture soit d’abord au service de ceux qui sont exclus. Une grande majorité de nos concitoyens ne bénéficient pas des ­politiques culturelles qu’ils ­financent pourtant avec leurs impôts. Il faut combattre ce qui est perçu comme une « ségrégation culturelle ».

Tous vos...