Jeune diplômé : être étranger peut parfois être un atout
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Jeune diplômé : être étranger peut parfois être un atout

Les diplômés étrangers ne connaissent pas un parcours facile. Les obstacles ne manquent pas pour intégrer une entreprise hexagonale quand on n’est pas français. Mais quand les compétences priment sur la nationalité, le multiculturel est apprécié.

Le Monde | | Par

« Etre étrangère n’a pas été un frein. J’ai fait valoir ce qui en fait un atout : la maîtrise de la langue arabe, une grande capacité d’adaptation, la faculté à travailler dans un autre environnement que ma culture d’origine. » Pour Kenza, 22 ans, diplômée de Skema Business School, trouver un emploi en France a été facile.

La jeune Marocaine a été recrutée en contrat à durée indéterminée au sein du cabinet d’audit PwC avant même la fin de ses études. A l’instar de la plupart des jeunes étrangers venus étudier en France, elle souhaite y travailler quelques années, afin de consolider son parcours professionnel et de retourner au Maroc avec un bagage lui permettant de prétendre à un poste à responsabilité.

Selon la dernière enquête « Insertion » de la Conférence des grandes écoles (CGE), 66 % des jeunes diplômés étrangers ont trouvé un travail en France. « S’ils restent, c’est aussi parce que la situation de l’emploi dans leur pays d’origine est moins favorable qu’ici, indique Yves Poilane, président de la commission internationale de la CGE. C’est le cas des jeunes du sud de l’Europe depuis la crise de 2008 et des jeunes venant d’Afrique, dont le taux de retour immédiat est très faible. »

« C’est un plus d’avoir une équipe multiculturelle »

Parmi le tiers rentrés au pays, il est difficile de faire la part entre retours volontaires et contraints, faute d’avoir trouvé un job. En outre, certains Etats, notamment en Asie du Sud-Est, conditionnent l’octroi d’une bourse pour étudier à l’étranger à l’engagement de revenir immédiatement après le diplôme.

L’intégration sur le marché de l’emploi est-elle pour autant aisée ? Multilingues, capables d’agir sur les marchés internationaux, souvent très qualifiés, leurs profils sont recherchés pour certains postes ou dans des secteurs qui peinent à recruter. L’industrie française en a besoin. « Nous avons des accords avec Michelin pour former des étudiants indiens,...