
C’est une ancienne usine qui va en redevenir une. On voit encore l’enseigne « miroiterie vitrerie » au-dessus de la devanture du 15 rue Cavé. Mais dans ce coin tranquille du 18e arrondissement de Paris, les machines verront désormais passer des métrages de tissus et des jeunes gens bien sapés. Stéphane Ashpool, créateur de la marque Pigalle Paris, lauréat du concours de l’Association nationale pour le développement des arts de la mode (Andam) en 2015, et son associé Adrien Haddad, ont prévu d’ouvrir début 2018 ce qu’ils ont appelé dans leur business plan « un atelier de création manuelle ».
Cette structure regroupera, sur environ 350 m2, un studio de stylisme et de modélisme, un atelier de confection et un centre de formation. Pour commencer, les prototypes du prochain défilé de Pigalle Paris (qui aura lieu à Paris fin janvier 2018 pendant les collections de mode homme) seront faits sur place, mobilisant environ dix salariés. Et une fois rôdé, l’atelier devrait pouvoir travailler pour d’autres marques à partir de mars et espère, à terme, employer au maximum trente personnes.
« Petit à petit, les jeunes créateurs ont commencé à dire que la robe à 800 euros, OK c’est cher, mais elle est produite en France », Françoise Seince, directrice des Ateliers de Paris.« Au cours des dix dernières années, en tant que jeune marque, nous avons rencontré beaucoup de difficultés pour produire sur le territoire français et en particulier en Ile-de-France », explique Stéphane Ashpool. La grande époque du Sentier semble bien lointaine en effet. On pouvait alors, en plein cœur de Paris, faire faire un prototype de vêtement en une journée ou fabriquer – juste à partir d’un croquis – une centaine de pièces livrables sous 48 heures…
Pas question évidemment d’invoquer une utopique relocalisation de l’industrie textile. Ni Paris ni la France n’ont vocation à concurrencer l’Asie, le Maghreb ou le sud et l’est de...