La bataille  de l’eau potable fait rage en  Ile-de-France
Partager
Tweeter
Politique
édition abonné

La bataille  de l’eau potable fait rage en  Ile-de-France

Une vingtaine de communes de gauche veulent revoir leur réseau de distribution, tenu par Veolia.

Le Monde | | Par

La piscine des Jeux olympiques de 2024 sortira de terre à Saint-Denis. Mais qui va la remplir ? A ce jour, Veolia tient solidement les vannes du réseau d’eau de la ville au terme d’un marché avec le Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif), qui couvre 150 communes dans la région et court jusqu’en 2022. Mais une bataille de l’eau se profile dans l’ex-ceinture rouge de la capitale.

Plus de vingt municipalités de gauche de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne vont suspendre leur adhésion au Sedif, mardi 19 décembre. Avec un objectif commun : s’organiser pour faire venir l’eau chez leurs habitants sans recourir à un délégataire privé. Cette sédition est une première. En près d’un siècle, seules deux villes sont sorties du puissant syndicat d’élus qui délègue depuis 1923 au même opérateur le plus gros marché de l’eau en France.

Cette brèche dans le système de l’eau dans le Grand Paris ne se serait pas produite sans une rébellion des associations de citoyens, relayées par des élus de gauche ou écologistes, contre la gestion de Veolia et du Sedif et pour une baisse du prix de l’eau. Au motif que ce « bien commun ne peut être source de profits », ces partisans d’une « gestion publique de l’eau » ont multiplié les actions : débats publics, pétition, tracts pour que « les habitants prennent le dossier de l’eau à bras-le-corps », explique Joël Josso, conseiller municipal (PCF) de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), secrétaire de l’association Coordination Eau Ile-de-France, fer de lance de la mobilisation.

Travaux colossaux

La campagne a été relayée par un bataillon de maires, qui ont fait voter des vœux en faveur d’une gestion de l’eau en régie directe, en conseil municipal.

Le débat n’aurait pas fait autant de vagues si la loi NOTRe d’août 2015 n’avait pas créé un contexte favorable à la sortie du Sedif. Les établissements publics territoriaux (EPT) qui ont remplacé les intercommunalités dans la Métropole...