
Tribune. Depuis mille jours, le Yémen subit une guerre qui a entraîné le pays le plus pauvre du Moyen-Orient dans la plus grave crise humanitaire au monde. Le Yémen est aujourd’hui au bord d’une famine historique, ravagé par des maladies habituellement contenues. Toutes les dix minutes, un enfant y meurt de faim ou de maladie. Les trois quarts de la population – 22 millions de personnes – dépendent de l’aide humanitaire pour survivre.
Toutes les parties du conflit se sont livrées à des attaques répétées contre des civils, dans une impunité presque totale. Le récent blocus imposé par la coalition menée par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis a aggravé une situation déjà catastrophique. Il a empêché l’acheminement de nourriture, de médicaments et de carburant, conduit à la fermeture d’hôpitaux et privé d’eau potable des villes entières. Le regain de violence à Sanaa et l’assassinat de l’ancien président Saleh, le 4 décembre, par les houthistes ne font qu’accroître les menaces qui pèsent sur les populations civiles.
Face à cette catastrophe imputable à l’homme, la communauté internationale a montré son incapacité à agir. Des millions de femmes, d’hommes et d’enfants yéménites se sentent abandonnés par les dirigeants mondiaux, qui semblent placer les profits et la politique au-dessus des vies humaines. Depuis mille jours, la diplomatie discrète a échoué à contenir les attaques répétées de toutes les parties contre des civils innocents.
Pour un cessez-le-feu immédiatLa France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont une responsabilité particulière, en tant que membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et principaux fournisseurs d’armes de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis. Ils ont le devoir d’utiliser tous les moyens à leur disposition pour contraindre leurs partenaires dans la région de mettre fin à la crise. Au lieu d’attiser les flammes d’une guerre qui étrangle toute une population et risque de déstabiliser...