
« Ces chiffres vous disent quelque chose ? » Viktor Vincent déploie les cartes tirées par le jeune homme monté sur scène. « 24 avril 1991. C’est ma date de naissance », répond interloqué le spectateur, cobaye d’un soir. « Il n’y a pas de hasard », assène l’artiste à la grande moustache Belle Epoque, crâne chauve et yeux bleus transparents devant une audience bluffée.
A la sortie du spectacle, c’est à qui trouvera comment, à l’aide de simples dés, de jetons ou de quelques questions, l’illusionniste a pu donner l’impression de s’être immiscé dans les cerveaux pour en deviner les pensées.
Viktor Vincent n’a pourtant pas de pouvoirs surnaturels. Ni même de dons particuliers. Lui-même le dit au cours de son show Les Liens invisibles, actuellement joué à la Comédie des Champs-Elysées, à Paris. Il est mentaliste.
Depuis dix ans, l’artiste de 37 ans excelle dans cette discipline qui mêle astuce, illusion, suggestions et psychologie pour créer des démonstrations déroutantes. Une branche de la magie qui cartonne sur scène – en ce mois de décembre à Paris, une quarantaine de spectacles se réclamant du mentalisme sont à l’affiche –, sur Internet et en librairie. La télévision n’est pas en reste. En 2018, plusieurs émissions produites et animées par Arthur autour de cet art du spectacle devraient être diffusées sur TF1.
« Avec des objets basiques et un peu d’entraînement, tout le monde peut épater ses amis », assure Viktor Vincent, qui minimise sa mémoire phénoménale, sa virtuosité avec les chiffres et son pouvoir de concentration et d’observation hors du commun. Dans son Carnet du mentaliste, paru en novembre (Larousse, 192 p., 16,95 €), ce Sherlock Holmes d’un nouveau genre explique comment faire apparaître un message sur une ardoise ou faire croire qu’on peut retenir les 1 000 premières décimales du nombre pi.
Un grand frère coolProposer du rêve tout en donnant les clés, du...