Disney a annoncé ce 14 décembre racheter la plupart des actifs de 21st Century Fox pour la somme de 52,4 milliards de dollars (66,1 milliards de dollars en incluant les 13,7 milliards de dollars de dette de la société que Disney rachète également), ce qui en fait l’un des plus gros rachats de ces dernières années. Avec ce rachat, qui inclut donc le studio de cinéma 20th Century Fox, l’une des six grandes « majors » actuelles, Disney renforce sa position dominante sur le marché et met fin à l’ère des « Big Six » où Hollywood était dominé principalement par six grands studios.
En 2017, Disney pesait aux Etats-Unis 18,4 % du chiffre d’affaires dégagé par l’industrie cinématographique, tout juste devancé par la Warner Bros (20,1 %). Avec le rachat de la 20th Century Fox, Disney grimperait en 2017 à plus de 30 % de parts de marché et deviendrait le studio le plus puissant de Hollywood.
Ce n’est pas la première fois que Disney sort un gros chèque pour acquérir un concurrent direct. Les acquisitions faites par Disney sont nombreuses. L’entreprise a acheté le studio d’animation Pixar en 2006 pour 7,4 milliards de dollars. Elle détient également Marvel Entertainment (acheté en 2009 et détenteur des droits sur les comics homonymes), ainsi que Lucasfilms, racheté à George Lucas en 2012 pour un montant de 4 milliards de dollars et lui ayant permis de récupérer les droits des très rentables licences Star Wars et Indiana Jones. Ces acquisitions à répétition lui ont permis de détenir de nombreuses licences actuelles que l’entreprise exploite intensivement en multipliant les productions (dont l’annonce d’une quatrième trilogie de films Star Wars n’est que le dernier exemple).
Les parts de marché du studio n’ont cessé de progresser ces dix dernières années (l’année 2017 ne prend pas encore en compte les revenus qui seront générés par le nouvel épisode de Star Wars, sorti le 13 décembre).
Ce que Disney récupère de 21st Century Fox
Avec cet achat – le plus important de son histoire –, Disney récupère à nouveau de multiples licences populaires qu’elle espère probablement faire fructifier, comme les sagas Alien et X-Men, ou encore des suites à succès, comme Assassin’s Creed, Kingsman, La Planète des singes, Deadpool, Kung Fu Panda, L’Age de glace ou encore Independence Day. Mais la plus grosse acquisition de Disney dans le catalogue de 20th Century Fox est sans conteste la saga Avatar : le film de James Cameron a généré le montant record de 2,78 milliards de dollars dans le monde en 2009 et devrait être suivi d’une suite actuellement en préparation (voire deux, trois ou quatre films supplémentaires si le succès est au rendez-vous).
Il est aussi possible que Disney décide de sortir de vieilles licences populaires du placard, comme Maman, j’ai raté l’avion, La nuit au musée ou Alvin et les Chipmunks.
L’achat inclut également 20th Century Fox Television qui produit de nombreuses séries télévisées à succès parmi lesquelles The Simpsons, Homeland, X-files, New Girl ou This is us, pour ne citer que celles encore en production. La Fox est, en effet, l’un des producteurs les plus prolifiques et les plus fructueux de séries TV des Etats-Unis, là où l’équivalent chez Disney (ABC Family, à l’origine Fox Family racheté… à la 21st Century Fox en 2001) peine à produire des divertissements à succès et a perdu sa créatrice phare, Shonda Rhimes (Grey’s Anatomy, Scandal), partie chez Netflix l’été dernier.
Au-delà des franchises encore exploitées, Disney met également la main sur l’un des catalogues de film les plus riches de Hollywood, qui sera l’une des pièces maîtresses de la plate-forme de streaming qu’elle compte lancer en 2019 dans le but de concurrencer Netflix.
Avec plus de 3 600 films produits depuis 1935, la 20th Century Fox est l’un des producteurs historiques les plus prolifiques de Hollywood. Bien plus que Disney, qui, depuis 1937, n’a produit que 474 films. Illustration de ces différences de stratégie : là où l’entreprise de Walt Disney compte 146 films en projet à l’heure actuelle, la 20th Century Fox en compte plus du double (333 films actuellement en projet).