Notre-Dame-des-Landes, neutralité du Net, Syrie : ce qu’il faut retenir de la semaine
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Les décodeurs

Notre-Dame-des-Landes, neutralité du Net, Syrie : ce qu’il faut retenir de la semaine

La fin en trompe-l’œil de la guerre en Syrie, le divorce entre l’UE et le Royaume-Uni, une étude inédite sur les inégalités mondiales : retrouvez l’actualité de la semaine.

Le Monde |

One Planet Summit, Poutine en Syrie, rapport sur Notre-Dame-des-Landes : ce qu'il faut retenir de l'actualité de la semaine.

Les Décodeurs résument, pour les lecteurs de la La Matinale du « Monde », l’essentiel de l’actualité de ces derniers jours.

  • Pas de « solution parfaite » pour Notre-Dame-des-Landes

On devrait connaître d’ici à la fin janvier la décision définitive du gouvernement sur Notre-Dame-des-Landes (NDDL). Emmanuel Macron l’a annoncé dans Le Monde, juste avant de recevoir une ultime expertise des trois médiateurs nommés en début de quinquennat par le gouvernement pour déminer ce dossier empoisonné de construction d’un aéroport sur le territoire de cette commune de Loire-Atlantique.

Ce rapport très attendu ne tranche pas la question de savoir si le projet d’aéroport doit être mené à terme. Les médiateurs se contentent d’examiner les avantages et les inconvénients de deux scénarios : la construction de NDDL ou le réaménagement de l’actuel aéroport de Nantes Atlantique. S’ils concluent qu’aucune solution n’est parfaite et que les deux sont « raisonnablement envisageables », ils crédibilisent toutefois l’hypothèse du réaménagement défendu par les opposants.

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  • Un sommet pour la planète

Deux ans après la COP21, la France a accueilli, lundi et mardi, le « One Planet Summit » pour réfléchir au financement de la lutte contre le réchauffement climatique, menacé par le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris. Ce rendez-vous, organisé à l’initiative du président Emmanuel Macron avec les Nations unes et la Banque mondiale, a rassemblé chefs d’Etat, entreprises et organisations internationales.

Il a donné lieu à une série d’annonces disparates, dont l’engagement des pays du Nord de porter à 100 milliards de dollars (85 milliards d’euros) par an d’ici à 2020 leurs financements pour le climat aux pays du Sud. La Banque mondiale a aussi fait savoir qu’elle ne financerait plus les industries gazière et pétrolière après 2019 (une première pour un établissement multilatéral), tandis que les banques françaises dévoilaient de nouveaux engagements en faveur de la lutte contre le changement climatique et de la transition énergétique.

Les ONG se sont montrées plutôt dubitatives, critiquant des annonces peu lisibles, reposant souvent sur des engagements déjà anciens et laissant de côté des pans entiers des enjeux environnementaux actuels, comme la protection des océans ou de la biodiversité.

Lire l’entretien avec Emmanuel Macron :   « Il faut un choc dans nos modes de production »

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  • Accroissement des inégalités dans le monde

Thomas Piketty et une centaine d’économistes réunis au sein du projet World Wealth and Income Database ont étudié pour la première fois l’évolution des inégalités mondiales sur la période 1980-2016. Leurs recherches, d’une ampleur inédite, mettent d’abord en évidence un accroissement global des inégalités : depuis les années 1980, le « top 1 % » des personnes les plus riches du monde a capté 27 % de la croissance du revenu, contre 12 % pour les 50 % les plus pauvres de la planète.

Le rapport montre aussi une grande hétérogénéité entre les régions du monde. Ainsi, l’Europe est celle où l’écart entre les plus riches et les plus pauvres s’est le moins creusé. Bien moins qu’aux Etats-Unis, et surtout qu’au Moyen-Orient, qui se révèle le champion des inégalités : les 10 % les plus aisés y captent plus de 60 % du revenu national.

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Lire l’interview des économistes Chancel et Piketty :   « A un moment, les contribuables captifs finissent par se rebeller »

  • Brexit : conclusion de la première phase

Les modalités du divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE) sont désormais arrêtées. Si le gouvernement britannique a vu dans cet accord âprement négocié avec les Vingt-Sept une victoire de sa première ministre Theresa May, les Européens ont obtenu gain de cause sur à peu près tous les sujets : Londres signera un chèque de départ de 50 milliards d’euros, les droits des expatriés seront maintenus et aucune frontière physique ne séparera le nord (britannique) et le sud (indépendant) de l’Irlande.

Londres et Bruxelles sont donc prêts à se lancer dans la deuxième phase du Brexit : la discussion sur les modalités de leurs « relations futures ». Une période que Mme May aborde en position de faiblesse : non seulement parce qu’elle aura du mal à imposer aux Européens ses conditions, mais aussi parce qu’elle a été fragilisée sur la scène intérieure par une fronde de parlementaires qui se sont arrogé un quasi droit de veto sur l’accord final du Brexit.

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  • La Russie proclame une « Pax Poutina » en Syrie

C’est dans une démarche aussi symbolique que stratégique que Vladimir Poutine s’est rendu sur la base militaire syrienne de Hmeimim, lundi. Une visite surprise lors de laquelle le président russe s’est attribué les mérites de la « victoire » contre l’organisation Etat islamique (EI) en Syrie et a annoncé le retrait de la majorité de ses troupes militaires du paysDéterminé à imposer son empreinte sur le règlement du dossier syrien, M. Poutine a mis sous pression les belligérants en déclarant que « les conditions sont réunies pour un règlement politique [du conflit] sous l’égide de l’ONU ».

Dans l’autre pays qui avait été en partie occupé par l’ancien « califat », l’Irak, le premier ministre Haïder Al-Abadi a également proclamé la victoire contre l’EI.

Lire l’éditorial :   En Syrie, une « Pax Poutina » compliquée

Lire l’analyse :   « La vraie question est la suivante : “Bachar” peut-il gouverner en Syrie ? »

  • Les Etats-Unis mettent fin à la neutralité du Net

C’est un totem du réseau Internet que la Commission fédérale des communications (FCC) a fait tomber le 14 décembre : elle a abrogé le principe de la neutralité du Net, selon lequel tous les contenus mis en ligne sur le réseau doivent être traités de la même manière, sans discrimination. Il interdisait par exemple à un fournisseur d’accès à Internet de transporter les flux vidéo provenant d’un service donné plus rapidement que ceux d’un autre.

Selon les organisations de défense des libertés numériques, les conséquences de cette décision pourraient aller d’un renchérissement de l’accès à Internet jusqu’à de possibles cas de censure politique de contenus gênants. C’est pourquoi ils entendent la combattre en introduisant des recours en justice.

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