Le débat continue de tendre les relations entre l’est et l’ouest du continent : les dirigeants européens ne sont pas parvenus à trouver un compromis, lors du Conseil européen des 14 et 15 décembre à Bruxelles, sur le maintien, ou non, d’un dispositif de quotas obligatoires pour l’accueil des réfugiés. Une mesure imaginée en 2015 par la Commission de Bruxelles après l’échec d’une politique volontaire d’accueil et qui oppose les pays de l’Est (Pologne, Hongrie, Slovaquie, République tchèque) aux Etats dits « de première ligne » (Italie et Grèce) et à ceux qui ont développé la politique d’accueil la plus généreuse (Allemagne et Suède).
Et la France ? Très prudente, voire ambiguë, elle entend jouer les arbitres et favoriser un compromis mêlant « responsabilité et solidarité », le mantra d’Emmanuel Macron et de ses conseillers. Le dispositif de répartition mis en place en 2015, au plus fort de la crise migratoire, visait à accueillir 160 000 demandeurs d’asile arrivés en Italie et en Grèce, dont 120 000 répartis au sein de l’Union européenne selon des quotas obligatoires. Quelque 32 000 seulement ont été effectivement « relocalisés ». L’idée, chère à la chancelière allemande, Angela Merkel, et à la Commission, est d’essayer de pérenniser le dispositif.
La querelle atteint même les institutions bruxelloises : Donald Tusk, le président du Conseil européen, juge que les quotas ne sont « pas la solution » au problème migratoire qu’affronte l’Europe et qu’« inefficaces et conflictuels », ils ne feraient que compliquer la mise au point d’une politique d’asile réellement commune. M. Tusk accorde davantage d’importance à la concrétisation d’une ligne spécifique affectée aux politiques migratoires dans le futur budget de l’UE.
Discussion « vive »Désavouée, la Commission renvoie la balle vers les capitales, accusées par ailleurs de ne pas tenir leurs promesses : il manque du personnel en Grèce et en Bulgarie pour contrôler...