
C’est une autre face de la réforme de l’accès à l’université qui est débattue à l’Assemblée nationale depuis mardi 12 décembre : le devenir des bacheliers technologiques et professionnels dans l’enseignement supérieur. L’objectif est qu’ils se tournent moins souvent vers les licences de l’université, où seulement 4,6 % des bacheliers professionnels et 13,6 % des bacheliers technologiques passent en deuxième année, contre 50,8 % des bacheliers généraux. Le gouvernement prévoit de créer des places supplémentaires pour eux dans deux filières sélectives de niveau bac + 2 : les sections de technicien supérieur (STS, pour préparer un BTS) et les instituts universitaires de technologie (IUT).
« Les STS doivent davantage s’ouvrir aux bacheliers professionnels et les IUT doivent devenir la filière naturelle des bacheliers technologiques », explique ainsi le plan Etudiants présenté à la fin d’octobre. Car pour l’instant, le compte n’y est pas : les bacheliers technologiques ne représentaient que 30 % des étudiants inscrits en IUT en 2016, et les bacheliers professionnels, à peine 26 % des inscrits en BTS (30,2 % à la rentrée 2017, selon une note du ministère publiée au début de décembre).
Vases communicantsCes chiffres s’expliquent en partie par un principe de vases communicants, dans ces filières libres de sélectionner leurs étudiants : les bacheliers généraux constituent ainsi la majorité des étudiants dans les IUT (68 %), qu’ils utilisent comme tremplin vers une poursuite d’études. Ils prennent ainsi la place des bacheliers technologiques, qui se rabattent sur les STS (lesquels représentent 36 % des étudiants). Une partie des bacheliers professionnels ainsi écartés de leur filière de prédilection s’inscrivent en licence, où ils échouent massivement…
Mais si les IUT ne prennent pas autant de bacheliers technologiques, c’est aussi parce que ceux-là manquent à l’appel : « Sur l’ancien portail Admission post-bac, ils étaient à peine...